Amandine a seulement 25 ans lorsqu’elle subit trois opérations consécutives au niveau du dos. Après ce parcours médical lourd, qui lui laisse des séquelles, comment a-t-elle envisagé puis vécu sa grossesse ? Elle nous raconte.
35 ans et trois opérations
Je m'appelle Amandine, j'ai 35 ans et je suis maman d'une petite fille de 2 ans, Marilou. Je me surnomme très souvent "maman bancale" à cause de mon handicap invisible.
J'ai été opérée du dos 3 fois en 2014 et 2015, à la suite d’une malformation au niveau de ma colonne vertébrale causée par le sport intensif étant jeune ainsi que par quelques accidents.
3 opérations, dont surtout 2 loupées qui m'ont valu des semaines d'isolement à cause d'une infection nosocomiale… La dernière opération ayant mené à une arthrodèse (un blocage du bas de la colonne) avec une prothèse discale. S'ensuivent des semaines de rééducation dans un centre pour essayer de retrouver une vie potentiellement normale, même si le chirurgien m'avait sorti cette phrase : "L'opération ne sera pas un miracle..."
Étant infirmière de formation, je n'ai évidemment pas pu reprendre le travail de suite, et quand il a fallu le reprendre, il a bien fallu m'adapter un poste... Je suis passée à ce moment-là pour une "feignante" qui n'avait pas envie de travailler.
Une rencontre, un projet bébé, une grossesse !
En 2018, je rencontre mon conjoint. Très vite notre vie est chamboulée par ses nombreux départs en déplacements parce qu'il était gendarme mobile.
Nous changeons de région, on s'éloigne de nos familles, la vie suit son cours...
Début 2021, avant de partir 3 mois et demi en déplacement, on parle bébé et arrêt de pilule. Après y avoir mûrement réfléchi et avoir discuté avec les médecins de la possibilité de la grossesse avec mon matériel dans le dos, GO !
Juin 2021, je tombe enceinte, une grossesse qui se passe plutôt pas trop mal, malgré l'arrêt brutal des anti-douleurs que je prends en temps normal.
À 7 mois et demi de grossesse, en consultation anesthésie, le couperet tombe... Pas le droit à la péridurale, pas le droit à la rachianesthésie à cause de mon dos. La décision de la césarienne sous anesthésie générale tombe... Le coup de massue, clairement !
Et puis je relativise, je sais que c'est pour mon bien et celui de bébé.
J'accouche à une date que j'ai choisie, une césarienne de rêve si on peut dire ça comme ça.
Gérer bébé avec “un dos en carton”
Et puis il a fallu trouver ses habitudes avec bébé avec un papa qui allait très vite repartir en déplacement.
Une cicatrice de césarienne, un dos en carton, les douleurs dûes à mon dos qui sont quotidiennes avec un traitement journalier antalgique… Il a fallu trouver des astuces pour adapter au mieux et pour que cela soit le plus simple pour moi qui ne suis pas censée porter de poids au-delà de 5 kilos. Pour le bébé déjà, c'est “hard” ! Autant vous dire que j'ai promené bébé en poussette dans l'appartement jusque dans les WC !
Je me suis rendue compte que peu de choses étaient adaptées en termes de matériel et de choses dont on a besoin pendant cette période, ça a été une adaptation au quotidien et ça l'est toujours aujourd'hui !
Mon handicap aujourd’hui
Mon handicap, c’est des douleurs chroniques au quotidien, à gérer avec une petite fille qui demande beaucoup d’attention et d’énergie.
Mon handicap, c’est parfois être frustrée de ne pas pouvoir m’occuper d’elle comme je le souhaiterais.
Mon handicap, c’est parfois être agacée, énervée par ma petite fille parce que je souffre.
Mon handicap, c’est me dire que je ne peux parfois pas la porter ou galérer à la sortir de son lit.
Merci à Amandine pour son témoignage !
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